En souvenir de l'histoire de
plusieurs générations
aussi nombreuses soient-elles comme
les grains de sable ou comme autant
en emporte le vent, je dédis
mon oeuvre à mon amie
Nadia Bradely......
Dans un pichet, les fleurs de l'automne, le poète les a sauvé de l'orage, elles vivent, vestiges de la beauté dans un rêve de bonheur perdu.
Sur la table, les fleurs de l'automne, le poète les a sauvé d'une mort précoce, des boites de couleurs, des toiles fripées et un chapeau pendu au chevalet. Je revis avec saisissante netteté, l'encombrant chevalet maculé de couleurs, oû pendait négligemment un chapeau de velours aux bords artistement recourbés à la tyrolienne, l'un en haut, l'autre en bas, ce
qui rendait avec une rare justesse le caractère humaniste, l'élégant dilettantisme et les naïves veillétés de bohême...... Souvent, par la suite, il m'est venu à l'idée qu'un chapeau de velours olive, aux bords en courbes à la tyrolienne, devant coiffer autrefois le critique et l'este était sur ma tête...... Les toiles fripées, il est vrai, ne lassaient pas de me troubler, il est bien rare que les toiles, chez les peintres, soient fripées, ou bien elles sont tendues sur châssis, ou bien enroulées dans un coin, allez donc les froisser...!
Aujourd’hui encore, elles m'obsèdent, ces toiles fripées, attestant que les meilleurs poètes ont parfois de ces épithètes faciles, exactes à première vue, mais fondamentalement fausses, conçues selon le principe du déjà vu...oû on n’accepte pas d'admettre les toiles fripées, je les
voyais en rouleaux, lourdes d'huile, ceci dit, là n'est pas l'essentiel
J'étais parvenu à envier l'instant, je m'étais détaché du temps, la patience n'est pas la marque de la résignation, elle est surtout celle
de l'espérance.
"Il y a ici beaucoup plus que tous les rois; il y a un homme pauvre qui se meurt...."
Dans ma mémoire défaillante, je ne sais plus qui peut –être, peut être qu’il s’agit de moi.
Le traumatisme de la vie comme celui du pénitencier amène à se retrouver tout naturellement dans une attitude mystique, on a toujours besoin d’une
croyance ferme dans les grands moments de solitude et de désarroi, je l’ai cherché là je pourrai la trouver, dans la foi, j’y puisais calme et sérénité, mon hostilité,, mon hostilité
contre l’armée, la justice et mon abondon du sentiment patriotique, la fatigue extrême de mon âme qui rejetait la pensée moderne, tout contribuait chez lui à une métamorphose totale, bannie de
scépules, miné par l’angoisse, je n’était pourtant pas serein qu’en apparence, singulier instant où la spiritualité répudie la morale, où le bonheur naît de
l’absence d’espoir, où l’esprit trouve sa raison dans son corps……..
Un roman de grande lucidité et d’une extraordinaire densité qui répond au vide de l’histoire, la trame est mince, l’intrigue ne tient
qu’à un fil, s’il n’y avait pas de talent bien sûr, mais aussi toute la personnalité du personnage du roman ; qui fournit une réponse à ce besoin de plénitude par son vécu, qui
cherche à atteindre l’essence fugitive d’un homme qui ne se livre que pour se perdre et se perd, pourtant derrière une fatalité aveugle où la mort se mêle à l’écriture pour ne trahir
en rien nos idées ; en alliant le conte, la philosophie et la poésie dans le roman, qui évoque un style, un ton , une attitude, la grâce et l’insolence de son écriture habile mélange de culture
littéraire et de « conversationnisme » talentueux qui abreuve formules, citations, anecdotes et paradoxes.
On y mêle à l’analyse du psychologue, l’art du peintre et l’attention du moraliste, dans le roman engagé, il y a ce qui est plus important que
la dimension politique, une analyse psychologique et une mise en jeu des passions humaines qui caractérisent le véritable roman naturelle, sans allégorie.
Un roman amateur d’exotisme, préjugés culturels ou politiques de l’écrivain engagé, à chacun sa signification politique, on
s’attache à un grand écrivain qui saura peut-être le dire dans une belle trame et un pur récit, ceux qui le savent et sont capables de l’exprimer, dans un sursaut de liberté, qui s’attache de toutes
ces forces, pour exprimer son exaltation d’écrire un livre engagé, sans le mal en possédant le don de subjuguer les caractères les plus opiniâtres et de rapprocher par son amabilité les hommes les plus
importants et qui manie admirablement la plume sans être un Goncourt, commandé par son charisme en connaissant les limites de son talent, en y ajoutant autre chose, l’expression d’une certaine humanité, en
pénétrant dans un univers de la condition existentielle, ce qui permet une certaine approche de l’existence, on croit souvent d’après l’étude psychologique, ce que la liberté et le manque de
liberté peut entraîner pour le comportement de l’homme, il existe une relation directe entre la littérature et la politique, la violence et l’imaginaire, un rapport entre le fait et la morale..